LE BAYERN À GENOUX, LA FIORENTINA AU TAPIS
Par Hugues SIONISLe Zénith Saint-Pétersbourg a fait voler en éclats, jeudi, une bien pâle équipe du Bayern Munich (4-0). Les espoirs de triplé (Coupe, Championnat, Coupe de l'UEFA) s'évanouissent pour les Bavarois. Grâce à ce succès retentissant, les Russes se qualifient eux pour la finale de la Coupe de l'UEFA, la première de leur histoire, face aux Glasgow Rangers, tombeurs de la Fiorentina (0-0, 4 t.a.b. à 2).
«La saison n'est pas terminée», avait prévenu dimanche Franck Ribéry après la victoire de siens contre Stuttgart (4-1), un succès quasiment synonyme de titre pour le Bayern mais dont l'ancien Marseillais ne voulait pas se contenter. Il faut croire que tout le monde n'a pas entendu ou compris le message. Car sur la pelouse du Stade Petrovsky de Saint-Pétersbourg, les Bavarois semblaient plutôt l'esprit ailleurs, loin d'être concentrés sur leur objectif. Malmenés dès les premières minutes de jeu, les joueurs d'Ottmar Hitzfeld n'ont du reste pas tardé à comprendre que la soirée serait bien longue. Incapables de réagir devant la vivacité de leurs adversaires, les Allemands ont finalement cédé à quatre reprises sous les assauts adverses, et concédé leur quatrième défaite de la saison toutes compétitions confondues, la plus lourde assurément. Ce résultat, aussi inattendu que mérité au vu de la démonstration réalisée par les Russes, scelle cette fois bel et bien la saison des Bavarois. Le triplé tant espéré (Championnat, Coupe, Coupe de l'UEFA) n'aura pas lieu. La faute à des valheureux et surprenants joueurs du Zénith qui, après avoir fait tomber dans les tours précédents Villarreal, deuxième de Liga, et Marseille, troizième de la Ligue 1, se paient donc le futur champion d'Allemagne. Tout sauf un hasard.
Pogrebnyak aux anges puis en enfer
Malgré une première occasion de Miroslav Klose (2e), les coéquipiers de Franck Ribéry ont été pris à la gorge d'entrée. Surpris par un coup franc frappé en force par Pavel Pogrebnyak, Oliver Kahn et consorts ont même été contraints de s'incliner sur la première tentative russe (3e). La suite n'a pas été franchement meilleure. Ballotté de droite à gauche, le bloc allemand s'est très vite fissuré de toute part. Il n'en fallait pas plus pour que Konstantin Zyryanov, à l'issue d'un joli mouvement collectif, aggrave la marque (38e). La Bayern, déjà K.-O. n'en croyait pas ses yeux. Alexander Anyukov, intenable sur son côté droit, s'est donc chargé personnellement de faire le nécessaire pour mettre les siens à l'abri en servant Viktor Faizulin qui n'en demandait pas tant (53e). Plus rien ne pouvait dès lors empêcher les Russes de s'imposer. Pogrebnyak, encore lui, en donc profité pour réaliser le doublé (73e) et rejoindre Luca Toni en tête du classement des buteurs (10). Seule fausse note de la soirée, l'attaquant a reçu un carton jaune, qui le privera de finale. Sans son buteur donc mais avec son maître à jouer Andrei Arshavin, suspendu jeudi, le Zénith tentera de remporter, le 14 mai à Manchester, son premier trophée européen.
Les Rangers se qualifient sans marquer
Et les Russes seront en terre hostile au City of Manchester Stadium puisque leurs adversaires seront britanniques, écossais plus exactement. Car la deuxième demi-finale a vu, au terme d'une rencontre pauvre en occasions, les Glasgow Rangers s'imposer lors de la séance des tirs au but (0-0, 2-4 tab). Malgré le carton rouge écopé par Daniel Cousin dans la prolongation pour un coup de tête sur Fabio Liverani, les Rangers ont su tenir le score, le même qu'au match aller. Ils auraient bien pu toutefois regretter de pas avoir fait la différence plus tôt, notamment sur cette frappe de Whittaker, claquée en corner par Sébastien Frey (85e), l'une de leurs seules opportunités. Mais leur gardien Neil Alexander les a finalement délivrés au bout du suspense, en repoussant d'abord la tentative du même Liverani, et en regardant surtout plus tard Christian Vieri, pourtant auteur d'une bonne entrée en jeu, manquer le cadre. Sans marquer le moindre but en 180 minutes, les Rangers se qualifient pour la finale, la première de leur histoire. La chance avait choisi son camp.
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