Voila un joueur de football qui paraissait vieux avec sa petite moustache, alors que dans les belles années soixante et plus exactement en 1965, il n’avait que vingt-six printemps. Né le 4 mars 1938 à Sétif, ce joueur aurait pu faire les beaux jours de l’entente de Sétif, malheureusement, il a vécu à Alger et c’est dans la grande équipe du Chabab Riadhi de Belcourt qu’il s’est épanoui et c’est au sein de ce club qu’il a terminé sa carrière. il faisait partie des grands joueurs que l’Algérie a connu durant la période post-indépendance, tels que Djemâa Hacène, Lalmas Ahcène, Aouadj Zoubir, Séridi Mustapha, Salhi Abdelhamid, Hadefi Miloud, Hachouf Nouredine et bien d’autres encore. Achour Ouahdia Hassan a été appelé en sélection nationale à un âge un peu avancé, pour affronter en date du 17 février 1965, la formation Hongroise de Ferenc-Varos, avec comme entraîneurs, Ibrir et Khabatou. Il avait 27 ans. Mais cela n’empêche qu’il y restera pendant cinq ans, jusqu’à l’âge de 31 ans. Il porta régulièrement le maillot national, jusqu’à devenir le meilleur ailier gauche Algérien, que ce soit au Chabab Riadhi de Belcourt ou en équipe Nationale. Autrefois l’attaque belcourtoise était constituée de Achour à l’aile gauche, Lalmas en inter droit, Khalem comme avant-centre et Selmi en inter-gauche. l’ailier droit était, soit Boudjenoune, soit Chenen, soit Bacha. En équipe nationale, l’attaque était composée de Achour, Lalmas, Khalem ou Hachouf, Selmi ou Salhi et le poste d’ailier droit revenait au joueur le plus en forme.
Achour Ouahdia Hassan était un titulaire indiscutable, il avait un sens remarquable du débordement et surtout une grande lucidité dans sa propre surface, jusqu’à devenir «Monsieur centre en retrait sur le flanc gauche». Il était donc, sur le plan offensif, d’une bonne vivacité.
Doté d’une bonne vitesse, d’une bonne conduite de balle et d’un tir puissant du pied gauche, il était l’élément indispensable au style de jeu offensif du CRB de cette époque. Il opérait par des changements de directions et des renversements d’attaque, ses démarrages en vitesse compensaient pour une bonne part, sa technique des dribbles, quelque peu insuffisante. Cependant, il maîtrisait «l’arme» du crochet, en pleine course, ce qui rendait son jeu offensif plus efficace.
Achour Ouahdia Hassan avait des capacités offensives développées, alors que sur le plan défensif, elles se limitaient à un arrêt de la contre-attaque. Rares sont les joueurs comme lui qui disposaient d’un physique longiligne, occupant le poste d’ailler gauche. Sa présence aux côtés du grand stratège qu’était Ahcène Lalmas, (considéré comme le meilleur joueur du siècle 1900-2000), était complémentaire. D’ailleurs, à cette époque, «le trio des trois Hassan» du CRB, faisait ravage dans les stades d’Algérie : Djemâa Hassan, Achour Hassan et Lalmas Ahcène.
Achour Ouahdia Hassan a porté le maillot national plus de 33 fois et a inscrit 8 buts. Sa dernière rencontre officielle internationale, il l’a jouée à l’âge de 32 ans, le 18 septembre 1969, contre l’Egypte. Il a participé à 9 rencontres de coupe d’Afrique des Nations, à 1 match de coupe du monde, à deux rencontres aux jeux olympiques (éliminatoires), à 3 matches aux jeux méditérranéens et à 5 rencontres amicales internationales. Achour Ouahdia Hassan en faisait voir de toutes les couleurs aux défenses adverses et à leurs supporters. Pour les Verts, il était devenu indispensable, irrésistible. Il jouait au football de façon généreuse, courageux dans ses engagements dans les duels avec les défenseurs. Achour était un véritable stimulant pour ses partenaires, un attaquant type, finisseur, doté d’un bon jeu de tête. Son opportunisme et son jeu sans ballon avaient fait de lui, un joueur redoutable. Achour Ouahdia Hassan nous manque beaucoup, il est resté gravé dans nos mémoires et personne ne l’a oublié.
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