Qui de nous ne connaît pas Selmi Djillali ou n’a pas entendu parler de lui, c’est pourtant une figure emblématique du football algérien. C’est un joueur qui a porté haut, les couleurs du Chabab Riadhi de Belcourt et qui a hissé honorablement, le drapeau national dans les compétitions internationales.
La preuve en est, lors d’une confrontation internationale amicale entre l’équipe nationale du Brésil (championne du monde) et les verts, le grand stratège roi du football Edson Do Nascimento, plus connu par Pelé, que Selmi Djillali fut surnommé «le petit Brésilien». Il était l’un des meilleurs dribbleurs que l’Algérie ait possédé.
Dans les années 1960, le chabab Riadhi de Belcourt (CRB) dominait le football national. La formation belcourtoise était animée par un trio d’attaque impressionnant, de talent et efficace. Il est composé de Lalmas Ahcène, Kalem Mokhtar et Achour Hassan. Néanmoins, en 1968, les dirigeants du chabab s’en allèrent dénicher auprès de leurs voisins de l’OMR (une grande école), un jeune joueur, Selmi Djillali. Dès son incorporation au sein du grand club de Laâquiba, Selmi apportera un nouvel élan et une arme redoutable et dévastatrice au football : le dribble. Il faut dire que Selmi Djillali avait une morphologie tout indiquée pour faire de lui une star du ballon rond. Son déhanché et ses déplacements à la limite de l’équilibre défiaient les simples lois de la gravité et sa souplesse des chevilles lui permettaient de slalomer avec une facilité de concertante à travers les défenses adverses au point d’être le chouchou, la coqueluche du public algérois et algérien.
Deux grandes anecdotes ont marqué sa carrière de joueur. La première, c’était en décembre 1969, lors d’un mémorable retour Tunisie-Algérie comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde de 1970, disputée au Mexique. Au match-aller, les Algériens s’étaient inclinés par deux buts à un au stade du 20-Août. Quinze jours plus tard, l’entraîneur français de la sélection nationale, Lucien Leduc décide de faire appel à une armada de professionnels au détriment des joueurs du match. Il aligne une formation composée uniquement d’éléments opérant à l’étranger, et décide de laisser Selmi sur le banc des remplacements. A vingt minutes de la fin de la rencontre, le score est toujours vierge. Le Duc tente un coup de poker, il fit rentrer Selmi.
Ce dernier tente de réveiller les «verts» quelques dribbles et des ouvertures mais personne n’est là pour concrétiser. Alors, à ce quelques minutes du coup de sifflet final, Djillali part du centre du terrain, élimine un à un les joueurs tunisiens y compris le gardien et pousse le ballon dans les filets mais au dernier moment, il dévie de sa trajectoire et sort. L’Algérie et surtout Selmi Djillali passent tout près de l’exploit.
Une année plus tard, on retrouve Selmi Djillali face au MC Oran dans un match capital de championnat. A 10 minutes de la fin, les deux formations sont à égalité (2-2), Le «Brésilien» tente
un départ sur l’aile gauche mais il se fait contrer alors qu’il aurait pu centrer. Lalmas Ahcène vient l’engueuler en lui reprochant de trop abuser du dribble, Selmi révoque que c’est son style et que ça finira par payer. Effectivement sur une touche, il bloque le ballon sur la ligne de corner, évite tout ce qui bouge et met la balle au fond des filets et donne ainsi la victoire au CRB, synonyme de première et de titre de champion. Bien sûr, ce sont que deux épisodes furtifs d’une carrière fabuleuse aussi bien au sein du CRB qu’en sélection.
Né le 4 septembre 1946 à Alger, inter-gauche, il était un virtuose de la balle ronde, le roi du dribble court de la dernière passe et du football spectacle. Selmi a débuté à l’olympic du Ruisseau avec comme entraîneur, Smaïl Khabatou et comme coéquipiers, Madani et Berroudji. Il s’imposant malgré une pléiade de vedettes comme Lalmas, Djemaâ, Achour…
Il était le second créateur après Lalmas au Chabab avec lequel, il allait voler des titres en trophées tant sur le plan algérien que maghrébin. Son premier match, il fit à l’âge de 21 ans à Oran contre la formation polonaise, le GIA Varsovie avec le Duc. Sa dernière rencontre internationale à l’âge de 28 ans. Contre la Tunisie avec Makri, Selmi Djellali a porté plus de 22 fois le maillot national. Il était la cible des défenseurs puisque qu’une blessure au genou lui fut fatale. Il arrêta de jouer mais le CRB demeure toujours dans son cœur. Bravo Selmi ! Tu demeures dans nos mémoires.
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