Lettre ouverte

 27/08/2010

La fin du mercato d'été approche. Le chabab se retrouve, à l'instar d'autres clubs, en surnombre. La faute à qui ? Encore une fois, et cela devient, hélas, une habitude, nos dirigeants et à leur tête Monsieur Kerbadj n'ont pas su anticiper sur les évènements, préférant spéculer sur un éventuel changement de la réglementation. Un adage algérien dit "li yehsseb wehdou, ichitlo". Pourquoi avoir laissé le nombre de joueurs gonfler en sachant que la ligue de football en avait limité le nombre. Ou alors, nos dirigeants pensaient que la loi allait changer à la dernière minute, pour faire plaisir à tout le monde, comme nous y sommes habitués dans notre pays. Et bien cette fois, rien n'a changé et la ligue est restée inflexible. Certes, les responsables du football algérien ont leur part de responsabilité. Comme l'a si bien indiqué le coach du chabab, qu'allons nous faire des juniors lors de ces deux ou trois prochaines années s'il n'est pas prévu un championnat composé à la réserve de l'élite. Ce championnat bis serait l'antichambre de l'élite et permettrait de tester ou d'y puiser des joueurs ( en cas de coup dur) de manière régulière. Tout le monde y trouverait son compte. Mais nous n'y sommes pas encore et le chabab doit trouver une solution urgemment. Alors bien sûr, chacun y va de son voeu, de son pronostic. Même la presse dite spécialisée s'immisce dans le débat interne au club pour donner des pistes et balancer des noms. D'ailleurs, on s'interroge quant à la finalité de ces interventions quasi téléguidées de certains journalistes qui donnent l'impression d'agir en service commandé. Mais au service de qui ? la question reste posée. C'est comme si le président ou certains dirigeants, n'osant pas faire face au choix du coach, puisque la version officielle veut qu'il ait carte blanche, se servent de certains journalistes pour faire passer des messages. Stratégie connue et éculée. Passons !!!
Pour ce qui nous concerne, nous supporters, amateurs de football, parfois connaisseurs et souvent amoureux simplement du chabab, nous avons aussi notre façon de voir les choses et certainement notre mot à dire.
Le constat est simple. Excepté l'année dernière, on peut considérer que les juniors du chabab ont dominé leur catégorie sur les 5 dernières années. Et ce résultat a été obtenu avec peu de moyens, peu ou pas d'intérêt affiché ou réel de la part des dirigeants et dans un contexte général assez difficile. Le mérite de nos jeunes est grand. De plus, l'ossature a été maintenue, globalement, ces dernières années, ce qui a eu pour effet de construire un groupe cohérent, qui se connaissait bien et dont les automatismes étaient rodés.
Le bon sens aurait voulu que régulièrement, deux ou trois joueurs soient versés à la catégorie "seniors" afin que ces jeunes puissent s'aguerrir et gagner en temps de jeu et en expérience de "haut niveau". Si cela avait été fait depuis 4 ou 5 ans, nous aurions aujourd'hui au moins 5 ou 6 joueurs titulaires en équipe première. Or qu'avons nous constaté. Et les faits sont à ce titre têtus. Très peu de juniors ont eu la chance de prouver la qualité de leur jeu et pendant que ces mêmes jeunes avaient la main mise sur le championnat, les "grands", les stars, les "chouchoutés" se battaient pour ne pas descendre. Le parallèle est édifiant. Ne parlons surtout pas de la coupe d'Algérie, qui reste une compétition particulière où la chance y est pour beaucoup. Si l'on ne prend en considération que le championnat, véritable valeur étalon de la qualité des équipes, le chabab est une équipe médiocre et quelconque depuis une décennie. Les commentaires deviennent superflus quand on compare les deux situations. Nous aurions du faire confiance aux jeunes depuis longtemps.
Aujourd'hui, l'heure est au choix et certaines personnes, probablement toujours les mêmes, incompétentes en gestion et peu au fait du football moderne, poussent le président à sacrifier les jeunes. En face, il semble que le chabab dispose enfin d'un coach digne de ce nom, après des années d'atermoiement et de bricolage. Oublions vite le précédent clown qui n'a fait que contribuer au massacre généralisée anti jeunes et intéressons nous à la situation d'urgence qui peut aboutir à deux issues : un bond en avant qualitatif et une confiance enfin accordée aux jeunes du club ou une fuite en avant et la continuité de la politique de destruction du chabab et de ses jeunes. Notre choix est fait. Si des joueurs doivent être mis entre parenthèses, puisque le président dit ne vouloir libérer personne, c'est les 5 ou 6 joueurs qui n'ont soit rien prouvé, soit lâché le club à un moment crucial (match important de coupe d'Afrique), soit fait du chantage. Et si vous voulez des noms, nous sommes prêts à vous les donner, mais nous comptons sur votre "intelligence" et votre "clairvoyance" afin d'établir la bonne liste. Alors, au lieu de citer les noms des joueurs indésirables définitivement ou momentanément, nous préférons mettre en avant nos jeunes, qui méritent ô combien qu'on leur fasse confiance.
Nous vous lançons un appel solennel, Monsieur le Président. Vous souhaitez que votre image ne se dégrade pas davantage, et au mieux vous espérez une réhabilitation auprès des supporters du chabab, seuls véritables propriétaires légitimes du club, réfléchissez y à deux fois avant de prendre votre décision et laissez enfin Un coach digne de ce nom décider en toute souveraineté. Nous sommes certains que Gamondi fera le bon choix, contrairement à d'autres.

Si par malheur, vous deviez prendre une décision malheureuse, vous prendriez le risque de vous aliéner une partie du public, voir la majorité des supporters du club, qui connaissent bien mieux que votre entourage le football.
Ce ne sont pas des menaces mais juste des souhaits que nous émettons, pour un objectif que nous espérons commun, la réussite du Chabab.

Vive le CRB...